Le temps est printanier et contraste avec la période de pluie et de grisaille que nous venons momentanément de quitter.
Nous nous retrouvons dans la réserve naturelle des Grangettes après 3 h de route, à peu près à l’endroit où le Rhône se jette dans le Léman. C’est un lieu très sympathique et riche en oiseaux que nous avons déjà visité il y a quelques années. Le repas de « midi » est pris dès notre arrivée afin d’alléger les sacs à dos (le matériel d’observation est déjà bien assez lourd …)
Les oiseaux chantent de tous côtés : rossignol, fauvette à tête noire, mésanges charbonnières et bleues, pinson des arbres, corneille noire, pouillot véloce. Au-dessus du lac, mais hors de vue pour le moment, quelques mouettes rieuses se font entendre. Une belle herbe vert tendre parsème le sous-bois où serpentent quelques sentiers tracés par les blaireaux dont nous verrons plus loin les terriers. Une tache plus sombre attire notre attention : une belle station de prêles.
Sur le lac se presse une riche population de grèbes huppés : il y a du monde et cela indique que le coin est poissonneux.
Dans une clairière humide une mare a été aménagée. Nous y verrons une jolie libellule fraîchement sortie de son exhuvie : libellula quadrimaculata.
Dans l’eau c’est une plante carnivore qui attire notre regard : l’Utriculaire : elle n’est pas encore en fleur mais nous voyons très bien les petites outres qui lui servent à capturer ses proies.
Des milans noirs font entendre leur cri tremblé au-dessus de nos têtes.
Peu avant d’arriver à une tour d’observation qui domine une lagune et le lac c’est un écureuil qui traverse le chemin devant nous. Il est très sombre, comme le ciel d’ailleurs car les conditions météo se gâtent. Le vent forcit.
La lagune est riche en oiseaux : encore de nombreux grèbes huppés, certains en parade, d’autres en train de bâtir un nid là où, quelques instants auparavant sommeillait … une tortue de Floride. Un canard souchet longe la rive de roseaux.
Sur un banc de sable et de gravier, au bord du lac, paresse un couple de Fuligules morillons ainsi qu’une femelle de Fuligule milouin, deux bergeronnettes grises et un petit gravelot.
C’est alors qu’apparaissent, dans notre tour d’observation … des pirates en costume d’époque : large chapeau, sabre, bandeau sur l’oeil. Ils transportent un coffre : le trésor ?
Rassurez vous, il ne s’agit pas d’un mirage mais d’une animation consacrée à de jeunes enfants qui se présentent bientôt au pied de l’observatoire. Nous ne sommes pas très heureux de cette intrusion dans le calme des lieux. Régis en fera la remarque au responsable indiquant qu’une animation nature aurait été préférable mais nous, nous n’avons pas le temps de la dispenser…
Nous repartons bientôt en direction du canal. Le vent agite de plus en plus les arbres et nous apprendrons en rentrant, qu’il a aussi causé des dégâts en France.
Le long du canal quelques oiseaux luttent contre ce vent : des foulques, des cygnes tuberculés (dont l’un couve même consciencieusement le long de la digue, à portée de main …). Un couple de Nettes rousses se laisse aimablement photographier.
Nous ne restons pas longtemps sur la digue, il faut se cramponner aux longues vues. Quelles rafales.
Nous reprenons le chemin du retour pour retrouver le calme météo vers Thonon.
Une belle journée !
Rendez-vous pour notre prochaine sortie le 12 mai, à la recherche des guêpiers et des oedicnèmes le long du Doubs. Pensez à vous inscrire et à vous renseigner la veille sur la faisabilité de la sortie en cas de météo incertaine.
Merci à Emilie pour les photos et à Marjorie pour la liste des espèces observées (qui supplée mes trous de mémoire …) et également pour les photos.