Connaissance et protection

Publié le mardi 11 mars 2008 par Pierre RONCIN

Quel plaisir, quand on se trouve dans une nature sauvage et bien conservée,

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d’admirer tel ou tel animal qui ne vous a pas détecté ou qui continue à s’affairer comme si vous n’étiez pas là, comme ce Grand tétras qui, une aube de printemps alors que je pratiquais un affût en montagne, est passé quasiment à mes pieds , tout occupé à se diriger vers un lieu où chantaient certains de ses congénères.

Je me souviens aussi de ce trio de brochets qui remontaient doucement une lône du Rhône, dans la réserve de l’Etournel . Ils étaient flanc contre flanc, madame au milieu , un poisson respectable qui devait bien peser 6 ou 7 kg, et messieurs les mâles de chaque côté, eux bien plus petits . Ils se préparaient à frayer et l’ amour leur ôtait toute prudence vis à vis de cet humain que j’étais et qu’ils avaient sûrement détecté depuis longtemps.

Que dire encore de cet aigle royal, posé sur un rocher à une quarantaine de mètres (j’étais là avant lui et je ne me doutais pas qu’il allait venir se poser si près ). J’ai pu admirer la couleur dorée de sa tête qui brillait dans le soleil et ses yeux qui m’ont repéré au bout de quelques minutes . Il n’est pas parti . Il s’est même mis à faire un brin de toilette, me jetant un coup d’œil de temps en temps .

Et ce chamois de Chézery que j’avais surpris à une quinzaine de mètres et qui ne s’est pas enfui. Il faut dire que c’était avant que sa chasse soit autorisée . Bêtement j’ai essayé de l’approcher mais chaque fois que j’avançais d’un mètre il s’éloignait d’un mètre, maintenant une distance de « sécurité » sans doute. Il a été vraisemblablement le premier abattu, quelques années plus tard, quand les chasseurs ont obtenu l’autorisation de le chasser.

Et bien toutes ces observations ont été possibles parce que d’autres, dans l’ombre, ont travaillé pour la préservation de cette faune ou de cette flore. Que de réunions, de « conférences » , de négociations pour obtenir la préservation de certains territoires . Aussi nous, les naturalistes , nous nous régalons d’observer les beautés de la nature mais c’est aussi un devoir pour nous de soutenir ceux qui tentent de la préserver et, pourquoi pas d’agir comme bénévoles ( creusement de mares, surveillance d’aires de rapaces menacés , récupération de grenouilles , crapauds ou salamandres lors de leur migration printanière en direction des mares de reproduction au moment où ils risquent l’écrasement sur les routes goudronnées qui ont coupé leurs voies traditionnelles , surveillance de milieux protégés par la loi que certains ne respectent pas …)

La SNAA n’a pas pour but la défense de nos richesses naturelles, même si elle est parfois intervenue pour soutenir telle ou telle association dans son combat , mais elle peut alerter et nous faisons partie de ceux qui « connaissent « et qui se doivent d’intervenir quand nous sommes témoins d’actes que nous réprouvons.

Voilà, c’était mon petit moment moralisateur mais plusieurs affaires récentes ont un peu fait monter ma température : pollution répétée de certains ruisseaux, dérangement par des varappeurs ou des « ailes volantes « de sites sensibles …etc Comme disait le professeur Lebreton, cet universitaire lyonnais qui a consacré une partie de sa vie non seulement à l’étude de la nature mais aussi à sa protection : « l’observation de la nature reste un acte égoïste s’il se limite à cela et s’il ne débouche pas sur l’action « 


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