Bien du monde encore ce soir ( 29 présents) pour venir apprendre (ou réviser) à déterminer les arbres.
En début de séance, Danièle rappelle que c’est le dernier jour pour s’inscrire au stage de mycologie. Elle nous prévient également que sera distribué en fin de séance un petit Quizz ayant trait bien sûr à la mycologie, de David Drencourt. Comme il nécessite quand même un travail de recherche, ceux que cela intéressent pourront le faire chez eux, et nous le corrigerons ensemble à la prochaine réunion.
Arlette Froment commence ensuite son exposé par un petit diaporama avec les bases et les définitions qui nous seront utiles pour utiliser la clé de détermination des arbres. Elle souligne le fait qu’elle ne traitera que « les arbres de chez nous » ; il n’est pas nécessaire de savoir reconnaître toutes les autres espèces exotiques, maritimes etc…. pour nous aider à identifier nos cueillettes mycologiques.
- Table des arbres à déterminer
1- Couleur : en gros, les plus foncés sont les résineux avec leurs aiguilles, tandis que les feuillus sont plus clairs.
2- Automne et Hiver : les feuillus perdant toutes leurs feuilles sont dits caduques, alors que les résineux ne perdant pas toutes leurs aiguilles en même temps (sauf les mélèzes) sont dits à feuillage persistant.
3- Le port : Difficile à observer quand on se trouve au milieu d’une forêt, au pied des arbres, c’est nettement plus net avec les exemples du diaporama.
- L’épicéa a une forme nettement triangulaire, les branches ressemblent à « des queues d’épagneul » et ses cônes sont pendants.
- Le pin noir d’Autriche a une cime moins pointue , et sa couleur est plus foncée.
- Le pin sylvestre, très courant en Bresse, a un port et une cime irrégulière, le tronc supérieur est ocre-orangé et les aiguilles sont tordues par 2.
- Le sapin dont la cime n’est pas pointue, a des branches étalées
- Pour les mélèzes et les cèdres, les aiguilles sont en bouquet, mais alors que le mélèze, vert clair, cônes dressés, perd toutes ses aiguilles en même temps , le cèdre a un feuillage persistant.
4- Ce sont tous des ligneux : pour les arbres, il y a un tronc, tandis que pour les arbustes, les branches partent toutes du bas.
5- Classification des feuillus : Evidemment, elle se fait avant tout par les feuilles, mais les fruits peuvent aussi aider à la détermination. L’étude des écorces est beaucoup plus complexe, nous n’en parlerons donc pas ici.
Il y a un bourgeon axillaire à la base de chaque feuille, ce qui permet de différencier la feuille simple de la feuille composée. Ensuite, il faut observer la forme du limbe, s’il est découpé, dentelé etc…. et la position des nervures.
Arlette nous distribue 3 feuilles pour la clé de détermination, qui vont nous servir à identifier tout ce qu’elle a pu ramasser( courageusement, vu la météo !).
Merci à Arlette pour ce cours très concis, simple et surtout pour l’organisation des « travaux pratiques », mettant immédiatement en œuvre ces notions essentielles. De plus, tout un carton d’ouvrages divers, traitant du sujet, était à notre disposition.
Comme je ne peux pas tout retranscrire dans ce compte rendu, ceux qui n’étaient pas présents peuvent télécharger et même imprimer des clés de détermination des arbres, feuillus et résineux, sur le site de l’ONF :
http://www.onf.fr/activites_nature/...
Bien entendu, le but de cette soirée était surtout de vous montrer l’importance pour faire la détermination d’un champignon, d’observer systématiquement et d’identifier l’arbre sous lequel il a poussé. Ceci n’étant valable que pour les champignons mycorhiziques dont nous avons parlé lors de la réunion mensuelle du 25 février 2013 ( exposés de Jean-Claude Rabatel et Gaëtan Autuoro) et dont l’article correspondant est toujours sur le site.
Un tableau très complet et très coloré (une couleur pour chaque famille différente !) établi par Danièle Bouveret nous est distribué. D’un côté les arbres et de l’autre, les champignons qui leur sont inféodés. Nous constatons que certains arbres sont plus fournis en nombre d’espèces, comme le bouleau, le chêne, le hêtre, l’épicéa et les pins.
Certains champignons ne sont inféodés qu’à un seul arbre, comme le mélèze. C’est le cas du Suillus grevillei par exemple. D’autres, comme le Boletus edulis peuvent pousser sous différents arbres, chêne ou sapin etc….
La deuxième partie de soirée est consacrée, comme d’habitude, à l’identification de votre « ramasse », qui commence à être plus conséquente, malgré cette météo toujours froide et pluvieuse.
Nous avions :
• Gymnopus dryophilus, la Collybie des chênes avec ses lamelles blanches bien serrées.
• Ramaria stricta : clavaire à rameaux verticaux.
• Psathyrella longicauda : psathyrelle avec une grosse racine d’au moins 2 cm.
• Pluteus cervinus : lames rosées du fait de la couleur de ses spores.
• Mycena pura : chapeau rose lilas (plutôt délavé à ce jour !), à odeur de radis.
• Gymnopus aquosus : tellement clair que nous avons d’abord pensé à une forme stérile d’une espèce. En fait il s’agit d’une collybie aqueuse, devenant presque blanche en séchant, et dont la base en bulbe montre des cordons mycéliens blancs.
• Hypholoma fasciculare : lames jaunes + spores brun noir , devenant grises verdâtres en vieillissant.
• Kuehneromyces mutabilis : la pholiote changeante, avec son armille à mèches brunes.
• Amanita junquillea : anciennement gemmata, et tout juste « sortie de l’œuf ».
• Megacollybia plathyphylla : avec ses grosses lamelles espacées et ses cordons mycéliens blancs très longs.
• Hemimycena cucullata : tout blanc, pied poudré, lames serrées, sur des débris de feuillus (voir photo, prise sur pied par David Drencourt).
• Crepidotus mollis : lames blanches puis brunes, absence de pied, sur bois de feuillus.
• Mycena olida : chapeau tout petit, strié, avec un long pied pruineux, poussant sur écorces de feuillus .
• Psathyrella corrugis ou gracilis que l’on distingue de Psathyrella microrrhiza par l’absence de restes de voile sur le chapeau.
Le mois prochain, Danièle Bouveret me remplacera à la « présidence de séance ». Toujours suite à vos « desideratas » du début d’année, elle traitera un ou deux petits sujets (suivant la quantité de champignons à déterminer) :
- Toutes les espèces de la famille des Tricholomes ressemblant « au petit gris »
- Tous les lactaires à lait rouge ou orangé, car ils sont loin d’être « tous délicieux », comme semblent le penser nos voisins italiens ou espagnols !
En ce qui me concerne , je vous retrouverais tous avec plaisir, à la rentrée, pour l’école du champignon.
Claudette TABARY
Photos : DD (David Drencourt) ; GA (Gaëtan Autuoro) ;AF (Arlette Froment) et toutes les autres de Claudette Tabary