Réunion 21 mars 2016

Publié le vendredi 25 mars 2016 par Claudette TABARY

Ce soir, nous étions 21 (Arlette Froment et Gaëtan Autuoro étaient excusés) pour écouter Jean-Claude Rabatel nous expliquer le bon usage des Guides de détermination des Champignons.

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Il a commencé par le plus simple, celui qui sert à tous nos débutants de l’Ecole du Champignon et qui est utilisé par Arlette : « A la découverte des Champignons ».

Bien savoir que ce fascicule ne conduit qu’à un groupe ou un « genre », d’où la nécessité d’utiliser ensuite les autres ouvrages pour une détermination plus fine et aboutir à « l’espèce » du champignon.

Il est bien évident que lorsqu’on est sûr du « genre » ou du groupe, on peut y aller directement en consultant le sommaire. C’est sans doute pourquoi ceux qui n’ont pas démarré avec Arlette, ou qui ont déjà quelques années de détermination, n’apprécient pas à sa juste valeur ce document (voir compte rendu du dernier lundi du champignon), car en fait ils n’en ont plus guère besoin et vont directement dans les clés particulières des genres : Bolets, Russules, Tricholomes, etc. …

Il est recommandé de faire une fiche de détermination après la récolte : altitude, habitat, terrain, etc. … pour une détermination plus fine et arriver à l’espèce.

Parmi les caractères à observer ou à noter sur cette fiche :

- la silhouette, le profil en page 10 (certains guides : Eyssartier, Hurtado, … ont également des planches illustrées de ces silhouettes).

- Pour les champignons à lames, si l’on n’ a pas d’exemplaires assez avancés, il faut à tout prix faire une sporée pour en déterminer la couleur. (voir les principales couleurs page 8).

- si possible, les sentir frais car certaines odeurs disparaissent vite.

- dans quel lieu on l’a trouvé, sous quel arbre (très important pour les espèces mycorhiziques). A voir pages 14 et 15.

« A la découverte des Champignons » traite des champignons qui intéressent le plus grand nombre, ce qui explique par exemple que le chapitre consacré aux Pyrénomycètes soit très court (page 43).

Nous démarrons ensuite avec Jean-Claude l’exemple d’une détermination avec une clé assez simple, celle des Champignons à aiguillons (Hydnes et ressemblants, page 32 pour ceux qui ont le document). Le principe est simple, dichotomique, à chaque fois il y a deux choix qui finissent par nous mener au dernier et aboutir à une espèce. Dans cet exemple, on finit par arriver à l’espèce parce que c’est un groupe qui n’en comporte que très peu, mais quand il s’agit des Champignons à lames, c’est une toute autre affaire !

En effet, les champignons à lames représentent environ 90 % des champignons que nous pouvons avoir à déterminer (nous excluons les multiples croutes, Micromycètes ou parasites des plantes, … domaine des spécialistes) et, dans ce cas, nous aurons besoin de beaucoup de critères pour n’arriver qu’au genre. (voir la clé générale page 20).

1- La consistance : on retrouve le système des choix, mais si l’on a une chair de structure fibreuse au moins dans le pied, on peut aller directement au groupe des Agaromycètes (le 2), terme qui regroupe la plupart des champignons à lames. Ne pas confondre avec le genre Agaricus à spores noires et lames libres.

2- l’aspect des lames : : 3 choix qui se divisent encore. A partir de là, on peut se trouver en difficulté pour la définition de certains mots, ne pas hésiter à consulter le glossaire à la fin. Tous les guides de détermination en ont un.

Pour la suite de la démonstration, nous choisissons : Clé des espèces à pied central (pages 22-30). Nous arrivons aux 5 grands groupes de couleur de sporée.

Il y a toujours des cas particuliers : le sous genre Claudopus (dans le genre Entoloma), cité dans les Champignons à lames, espèces à pied latéral ou absent (page 21), est aussi renvoyé au genre Entoloma page 26 pour ses spores roses.

Dans le groupe de la sporée blanche, pour les Amanites, on pourrait à la limite se passer de faire la sporée car il y a d’autres caractères importants comme lamelles libres, pied séparable du chapeau.

Mais pour les Tricholomes il faut trouver d’autres caractères, le premier étant le diamètre du pied, inférieur ou supérieur à 0,5 cm. Et c’est là que cela se complique ! Rien que dans le choix : « pas de voile » et « pied fragile », il n’y a pas moins de 16 genres.

Certains genres peuvent se retrouver à plusieurs endroits : exemple des Hygrophores dont certaines espèces ont un pied mince et fragile et d’autres un pied plus robuste.

Les Tricholomes vrais se retrouvent dans les « Lames non distinctement décurrentes », ce qui nous conduit à plus de 240 espèces (page 51). A ce niveau, il est temps de passer aux autres guides de détermination.

Par contre, si l’on a hésité pour un choix et que cela nous conduise à un résultat aberrant, il y a toujours la possibilité de revenir en arrière.

Autres remarques pour ce fascicule :

- Ce n’est pas un hasard si la couleur du cartouche de tête de chapitre n’est pas uniforme pour « l’Ensemble des Pholiotes », les spores vont effectivement du brun-jaune au brun rouille (page 27).

- Pour l’« Ensemble des Strophaires et Psathyrelles », il faut prendre des exemplaires jeunes pour bien voir la couleur des lames avant que la sporée violette très foncée masque cette couleur et complique ou fausse la détermination du genre.

- Pour les « Champignons clos », il y a peu d’espèces, c’est donc relativement facile.

- Pour les « Micromycètes », on reconnait le champignon par la maladie qu’il provoque sur les plantes.

- Les Myxomycètes ne font plus partie du règne des Fungi mais sont cités page 46 pour information.

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Exemple clé de "A la découverte des Champignons

Conclusion : « A la découverte des Champignons » est un outil effectivement de découverte, plus convivial et imagé que d’autres guides plus austères. Il est indispensable pour démarrer mais il faut bien savoir qu’il ne peut mener qu’au genre et que la détermination finale exacte d’une espèce ne peut se faire qu’avec les autres ouvrages.

Quelques remarques sur les autres Guides de détermination :

1- Guide Eyssartier et Roux :

C’est sans doute celui qui est le plus à jour pour la dénomination des espèces, qui tient compte des changements dus à la précision de la biologie moléculaire pour les classer.

Pour les Russules, la clé est très complexe, toujours dichotomique et tient compte de la couleur de la sporée. Couleurs que l’on retrouve à la fin du livre, sur la couverture intérieure et qui va du 1a (crème) au 4d (ocre foncé).

Beaucoup d’entre nous n’avaient même pas remarqué que les bords de page, sur la tranche, étaient colorés suivant la sporée des familles !

Pour les Agarics il y a 3 groupes (3-1,3-2,3-3 page 45 à 50) suivant l’insertion des lames, mais on finit toujours par avoir besoin de la couleur de la sporée, qui elle ne varie jamais, au contraire de la couleur des chapeaux.

Très intéressant également dans ce guide : le cartouche en haut de chaque clé de famille de champignon, qui résume les caractères principaux et communs à la famille (silhouette, chair, couleur et microscopie de la sporée, habitat, etc. …).

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Guide Eyssartier
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Exemple clé d’Eyssartier

2- Guide Hurtado :

Il y a beaucoup de schémas, de dessins qui permettent de mieux visualiser. C’est d’ailleurs les clés de ce guide qui ont été en grande partie reprises par Danièle Bouveret et que certains utilisent toujours.

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Guide Hurtado
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Exemple clé d’Hurtado

3- Guide Marcel Bon :

C’est un livre de terrain, facile à transporter. Ce sont des aquarelles (et non des photos), ce qui permet de mettre en évidence des caractères pas forcément bien visibles sur une photo.

Pour ceux qui ont un microscope, il y a à gauche de la description de l’espèce tous les dessins de spores (forme et dimensions).

Mais il y a des différences de couleur d’une édition à l’autre, et compte tenu de la disparition de l’auteur, il n’y aura pas de mise à jour …

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Guide Bon
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Exemple clé de Bon

4- Guide Régis Courtecuisse :

Sans doute le plus complet, on y trouve des espèces plus rares, non présentes dans les autres guides. Les définitions sont plus « scientifiques », avec de multiples variétés mais vous n’aurez aucun renseignement sur la comestibilité.

Par ailleurs, ne pas trop se fier aux couleurs souvent plus violentes que dans la nature.

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Guide Courtecuisse
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Exemple clé de Courtecuisse

Réactifs :

Seul le Guide Eyssartier (et un peu le guide Hurtado) mentionne des réactions aux réactifs chimiques les plus utilisés : formol, potasse, sulfate de fer, gaïac, etc. …

A ce propos, en vue d’une commande groupée, Jean-Michel Berthelon a préparé une liste des plus importants que vous recevrez par mail si vous voulez vous en procurer.

La soirée s’est terminée par la consultation de tous les ouvrages que Jean-Claude avait rassemblé sur une table. Il s’était donné la peine de scanner des pages de « A la découverte des Champignons » pour que ceux ne possédant pas le fascicule puissent suivre sur l’écran le cheminement d’une détermination.

Nous avons aussi fait passer quelques champignons : Trametes versicolor, Fomitopsis pinicola, Daedalopsis tricolor, Chondrostereum purpureum, Stereum gausapatum, et même une minuscule morille blonde, annonciatrice d’un printemps tardif.

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Chondrosterum purpureum
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Daedoleopsis tricolor
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Fomitopsis pinicola

David Drencourt avait ramassé également des Urnula craterium le 20/2/16 dans les bois de Bohas-Meyriat et qu’il nous a ramenés ce soir à l’état sec.

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Urnula craterium
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Urnula craterium sec

Pour le prochain Lundi du Champignon, lundi 25 avril, Gaëtan Autuoro a l’amabilité de nous préparer un sujet sur les Bolets..


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